Affaire BCM :  » Une grosse anguille sous roche »


Depuis un certain temps les procès-verbaux d’interrogatoire de police relatifs à l’affaire de la Banque centrale sont régulièrement publiés sur les réseaux sociaux et ce en parfaite contradiction avec le principe supposé sacro-saint du secret de l’instruction.
Dans cette affaire, la caissière est présumée coupable d’une panoplie d’infractions dont la contrefaçon de monnaie, le trafic de devises, le détournement de dénier publics.


Ces infractions sont supposées avoir été exécutées à partir d’une caisse de la BCM sur une période assez longue.
La lecture des procès-verbaux en question et le suivi du déroulement de la procédure d’enquête suscite de légitimes interrogations :
1/ pourquoi les principaux responsables de la Banque et notamment le gouverneur, le gouverneur adjoint, le caissier principal, le contrôleur ne figurent sur aucun procès-verbal et n’ont donc visiblement pas été entendus ?
2/ Comment justifier que dans une banque et à fortiori une banque centrale le contrôle de la caisse ait pu être suspendu une seule journée et à plus forte raison sur une période suffisamment longue ppur permettre de tels actes
3/ Pourquoi un homme d’affaires Mr Sidi Ould Mourid est-il écroué et accusé de complicité pour avoir prêté de l’argent à la présumée coupable ?
4/ plus grave encore : Pourquoi Mr El Khalil ould Taya qui n’a jamais rien prêté à cette dame est-il écroué et accusé de complicité pour avoir simplement prêté de l’argent à son cousin Sidi Ould Mourid ?
Il convient à ce niveau de préciser qu’au terme de la loi, un acte ne peut être qualifié de complicité que s’il constitue une aide, une assistance à l’auteur principal pour l’accomplissement de son infraction. Or, dans le cas présent, la présumée coupable n’avait nullement besoin d’assistance pour prélever l’argent de la caisse en dehors de la Banque centrale elle-même.
Le ver n’est pas en dehors du fruit ! Il y est depuis plusieurs années et les principaux responsables de son immixtion dans ce sanctuaire autrefois reconnu unanimement pour être le modèle de la rigueur et de la bonne gouvernance doivent rendre des comptes. Au lieu de s’attacher à faire porter le chapeau à El Khalil ould Taya, à Sidi Ould Mourid et autres, l’urgence consiste à inspecter la BCM et dénicher l’anguille qui l’a miné risquant ainsi de la couler ainsi que le système bancaire et au delà de celui-ci tout le pays.

Nana Mohamed Laghdaf

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page