Amadou Gon Coulibaly : l’homme d’Etat tire sa révérence

La Côte d’Ivoire a perdu un de ses illustres hommes d’Etat. Le premier ministre Amadou Gon Coulibaly, a rendu l’âme ce mercredi 8 juillet 2020. Agé de 61 ans, il est décédé après un séjour à la Pitié Salpêtrière (Paris). Le destin de ce fidèle compagnon du Président de la République de Côte d’Ivoire, a voulu qu’il rende son dernier souffle, dans l’exercice de ses fonctions. En effet, M. Coulibaly est décédé suite à un malaise survenu lors du conseil des ministres.

Candidat désigné du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) au pouvoir, il était pressenti pour succéder à son mentor et actuel Président de la République de Côte d’Ivoire. Il laisse derrière lui une nation orpheline et un parti qui doit se trouver rapidement un nouveau leader. Alassane Ouattara faut-il le rappeler, a déclaré en mars dernier qu’il ne se présentera pas à la prochaine présidentielle, à l’issue de son second mandat. Coulibaly devait être investi candidat en août.

L’unanimité

Depuis l’annonce de sa disparition, les messages de soutien et de condoléances inondent les médias et réseaux sociaux. On notera les déclarations de ses adversaires politiquent qui «saluent la mémoire d’un homme d’Etat», qui a été au « service de sa patrie toute sa vie ».

Le sens du devoir dans le sang

Les Coulibaly sont des hommes d’Etat. Son arrière grand- père Félix Houphouët-Boigny était le chef suprême des sénoufos, son père était un homme politique influent et maintes fois réélu député. Amadou Gon Coulibaly quant à lui, était avant tout un technocrate. C’est d’ailleurs à travers son travail en tant qu’ingénieur de la Direction et contrôle des grands travaux, qu’il fera la rencontre d’Ouattara, en 1982. C’était le début d’une belle amitié.

Parcours

Huit ans plus tard, il deviendra son conseiller technique en charge des programmes d’ajustement sectoriel, des entreprises publiques et des projets d’investissements public, lorsque son mentor S.E.M Alassane Ouattara, fils spirituel d’Houphouët a accédé au premier ministère en 1990. Maire de Korogho, 4e ville de Côte d’Ivoire de 2002 à son décès, il aura assuré la charge de ministre de cette période à sa disparition. Il aura été tour à tour Ministre de l’Agriculture, Secrétaire Général de la Présidence, Premier ministre de la Côte d’Ivoire et Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat. Une brillante carrière.

Vision

Pour Amadou Gon Coulibaly le développement économique, l’éducation et la formation sont érigés en priorité par le Chef de l’Etat. Dans un tweet, il disait : « La Côte d’Ivoire n’aurait pu obtenir les résultats qui ont été les siens au cours des dix dernières années sans la compétence, le leadership et la vision du Président Alassane Ouattara. Cette vision, il a su l’insuffler à l’ensemble du Gouvernement ».

Toujours à travers ce même canal, où il est compte 84 mille abonnés, il déclare : « je veux donner à cette la jeunesse les moyens de vivre dignement. Pour cela, l’éducation et la formation ont été élevées au rang de priorité par mon Gouvernement ». Il aimait à dire qu’adopter des politiques à court terme, ce n’était pas cela avoir une vision. Mais plutôt anticiper et planifier « des projets de développement pour des décennies à venir, afin d’assurer un développement durable ».

Un ami de la Mauritanie

Tout comme son mentor, Amadou Gon Coulibaly était un ami de la Mauritanie. Les deux pays ont les relations privilégiées depuis le 15 août 1962, qui se sont enrichis au fil des années au point que les deux Etats frères, ont pris bon nombre de mesures allant dans le sens de l’intensification des relations et ce au grand bénéfice des ressortissants des deux pays. Depuis, plusieurs accords nous lient notamment la libre circulation des biens, des personnes et des services ou encore l’accord- cadre de coopération bilatérale.

La côte d’ivoire, géant de l’Afrique de l’Ouest et membre influent de la CEDEAO, avait pris des mesures conservatoires qui permettent aux ressortissants mauritaniens établis en terre ivoirienne de bénéficier de mesures applicables aux ressortissants de la CEDEAO. En parlant de la CEDEAO, il est opportun de souligner que la Côte d’Ivoire avait pesé de tout son poids en faveur du retour de la Mauritanie, au sein de cette organisation dont elle était membre fondatrice.

De tout temps, la communauté mauritanienne en Côte d’Ivoire est décrite par le gouvernement ivoirien comme bien «impliquée dans le tissu socio-économique ivoirien et exerce dans la paix et la quiétude ses activités économiques en Côte d’Ivoire ».

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