Birmanie : Aung San Suu Kyi arrêtée par l’armée lors d’un coup d’Etat

avec AFP
L’armée birmane a mené un coup d’état et mis aux arrêts Aung San Suu Kyi. Incroyable destin que celui de la « Dame de Rangoun », icône de la démocratie, Prix Nobel de la paix, puis paria de la communauté internationale avec le drame des musulmans rohingyas. Dans une lettre diffusée sur les réseaux sociaux, elle appelle ses partisans à « ne pas accepter ce coup d’Etat ».


Retour à la case prison pour « La Dame de Rangoun » ? Aung San Suu Kyi qui dirige de facto la Birmanie depuis 2016, a été interpellée avec plusieurs autres dirigeants de son parti, la Ligue Nationale pour la démocratie (LND) ce 1er février 2021.

J’exhorte la population à ne pas accepter cela, à réagir et à manifester de tout cœur contre le putsch mené par l’armée.

Aung San Suu Kyi


Dans une lettre diffusée sur les réseaux sociaux, elle appelle la population à réagir. Son parti dénonce des « actions qui remettent le pays sous dictature », dans un communiqué signé du nom d’Aung San Suu Kyi. « J’exhorte la population à ne pas accepter cela, à réagir et à manifester de tout cœur contre le putsch mené par l’armée ».

Ce putsch a été immédiatement condamné par les Etats-Unis, l’Australie et l’ONU, tandis que les militaires affirment vouloir préserver la « stabilité » de l’Etat.

Tout comme Aung San Suu Kyi, le président de la République, Win Myint, a lui aussi été arrêté, tôt dans la matinée. « Nous avons entendu dire qu’ils étaient détenus à Naypyidaw », la capitale du pays, a précisé à l’AFP le porte-parole de la LND, Myo Nyunt. Ce dernier ajoute que plusieurs autres responsables ont aussi été interpellés. L’armée s’est ensuite emparée de l’hôtel de ville de Rangoun, la capitale économique du pays, et l’accès à son aéroport international était bloqué par des militaires, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les télécommunications, portables et internet, étaient gravement perturbées, a relevé l’ONG spécialisée Netblocks (en anglais).

Des élections contestées par l’armée
« Je ne crois pas en l’espoir, je ne crois que dans le travail. Vous travaillez dur pour réaliser vos espoirs. L’espoir seul ne nous mène nulle part », confiait-elle à l’AFP en août 2015. Quelques mois plus tard, la LND remportait un scrutin historique et Aung San Suu Kyi, cantonnée à la dissidence pendant près de trente ans, était propulsée à la tête de l’exécutif.

Une position qu’elle devait conserver, son mouvement ayant de nouveau remporté une victoire écrasante aux législatives de novembre. Mais l’armée en a, semble-t-il, décidé autrement avec l’interpellation de la dirigeante de 75 ans.

L’annonce du coup d’Etat en Birmanie diffusée sur les médias japonais, comme ici sur un écran dans les rues de Tokyo, le 1er février 2021.

L’épreuve du pouvoir
Lors de ces années à la tête du pays, Aung San Suu Kyi s’est heurtée à l’épreuve du pouvoir, obligée de composer avec des militaires tout-puissants à la tête de trois ministères clés  (l’intérieur, la défense et la frontière).

Jadis comparée à Nelson Mandela ou Martin Luther King, son image est à jamais écornée par le drame des musulmans rohingyas.

https://information.tv5monde.com/terriennes/birmanie-aung-san-suu-kyi-arretee-par-l-armee-lors-d-un-coup-d-etat-394357

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