Congo-Brazzaville : Denis Sassou-Nguesso réélu avec 88,57% des voix

Dès le premier tour, le chef de l’Etat est sorti vainqueur de l’élection présidentielle. Il entamera un quatrième mandat, après déjà trente-six années au pouvoir.

Le président sortant du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso, a été réélu avec 88,57 % des voix pour un mandat de cinq ans, selon les résultats provisoires officiels de la Commission électorale, annoncés par le ministre de l’intérieur.

M. Sassou-Nguesso, 77 ans, dont trente-six au pouvoir, devance largement son principal rival Guy-Brice Parfait Kolelas, mort lundi (7,84 %) du Covid-19 à l’âge de 60 ans, d’après ces mêmes résultats qui peuvent faire l’objet d’un recours devant la Cour constitutionnelle. La participation s’est établie à 67,55 %.Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Election présidentielle au Congo : cet or noir dont les habitants ne voient pas la couleur

L’opposant Mathias Dzon (1,90 % des voix) a annoncé, lundi, son intention de déposer un recours pour demander l’annulation du premier tour qu’il qualifie de « calamiteux ».« Pourquoi un tel résultat stalinien ? », s’interrogeait, mardi matin, auprès de l’AFP un responsable gouvernemental, sous couvert d’anonymat. Internet a été coupé, dimanche, le matin du scrutin. Les 55 000 à 60 000 membres des forces de sécurité avaient voté en avance jeudi, nourrissant des suspicions de fraude dans l’opposition.

Des soupçons balayés par Denis Sassou-Nguesso. « C’est dans un climat de paix que la campagne électorale s’est déroulée. Je crois que ceci est un bon signe pour notre démocratie », s’était-il félicité dimanche, après avoir voté à Brazzaville. « Je souhaite que le processus se poursuive ainsi jusqu’à son terme. »

Arrivé au pouvoir en 1979, le président Sassou-Nguesso pourra encore briguer un nouveau mandat en 2026. En 2015, il a fait modifier la Constitution pour faire sauter le verrou des deux mandats. L’ancien colonel parachutiste avait été battu par Pascal Lissouba en 1992 à l’issue de rares élections pluralistes en Afrique centrale, mais il était revenu à la tête du pays en 1997 au prix d’une guerre civile avec M. Lissouba, avec notamment le soutien de l’Angola.

La priorité du président sortant va être, désormais, de renouer avec le Fonds monétaire international (FMI).En crise, le Congo-Brazzaville est endetté envers la Chine et les tradeurs pétroliers Glencore et Trafigura.

Le Monde avec AFP

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