Le bilan monte à 170 morts, Air France suspend ses vols vers la Chine

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FRANCE 24

Les autorités chinoises ont annoncé jeudi que le bilan de l’épidémie de pneumonie virale avait fortement augmenté avec désormais 170 morts et plus de 7 700 cas de contamination. L’OMS va tenir une nouvelle réunion pour déterminer si l’épidémie « constitue une urgence de santé publique de portée internationale ».

Jamais le nombre de décès n’avait été si élevé en l’espace de vingt-quatre heures depuis le début de l’épidémie de coronavirus. Le bilan, qui s’élevait mercredi à 132 morts, a bondi à 170 décès jeudi 30 janvier. Le nombre de patients contaminés s’élève désormais à 7 700 en Chine continentale (hors Hong Kong), dépassant désormais largement le nombre (5 327) de personnes infectées en 2002 et 2003 par l’épidémie du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère).

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a appelé le « monde entier à agir » face au nouveau coronavirus, doit se réunir dans la journée pour déterminer si l’épidémie « constitue une urgence de santé publique de portée internationale ».

En France, un cinquième cas de contamination a été détecté mercredi, a indiqué la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Il s’agit de la fille d’un touriste chinois qui se trouve lui-même dans un état grave. L’homme de 80 ans était arrivé en France le 23 janvier.

La compagnie aérienne Air France a annoncé qu’elle suspendait ses vols pour la Chine continentale jusqu’au 9 février. Elle assurera des vols spéciaux de et vers Shanghai et Pékin avec des équipages volontaires à partir de ce jeudi afin d’assurer le vol retour de ses clients et de ses salariés.

Le défilé du Nouvel An chinois prévu dimanche à Paris a été reporté. « La communauté chinoise n’a pas le cœur à la fête, la situation est trop compliquée avec ce qu’il se passe en Chine », a expliqué Jérôme Coumet, le maire du XIIIe arrondissement où se déroule chaque année le grand défilé qui clôture les festivités du Nouvel An chinois. « On ne peut pas organiser ce défilé dans la crainte », a ajouté une association organisatrice.

Au moins 250 Français rapatriés dans deux vols

La ministre a par ailleurs annoncé qu’un premier vol partirait mercredi soir de France vers Wuhan, épicentre de l’épidémie, tandis qu’un second est prévu plus tard dans la semaine. « Ces personnes seront transférées dans un lieu où elles seront mises en confinement pendant 14 jours », a précisé la ministre. Le lieu du confinement n’a pas été précisé.

Ce premier vol, réservé à des « personnes qui ne présentent pas de symptôme », sera suivi d’un autre « demain ou après-demain » (c’est-à-dire jeudi ou vendredi, NDLR) qui accueillera d’autres Français et des ressortissants d’autres pays européens, dans le cadre d’un processus de coopération.

« Si, sur place, des personnes ont des symptômes, sont malades, elles seront accompagnées par l’équipe médicale que nous envoyons sur place ce soir et elles seront rapatriées par vols sanitaires spécifiques afin d’être hospitalisées en France », a ajouté la ministre. Les deux appareils pourraient rapatrier au total au moins 250 Français et plus de 100 ressortissants d’autres pays européens.

Trois Japonais rapatriés infectés

D’autres pays planifient également des évacuations : l’Italie a annoncé l’envoi d’un avion jeudi à Wuhan. Berlin prévoit l’évacuation de quelque 90 Allemands « dans les prochains jours » et le Canada va également affréter un avion. Australie et Royaume-Uni envisagent également des évacuations. La Nouvelle-Zélande a annoncé jeudi qu’elle affréterait un avion de 300 places pour évacuer ses ressortissants de Wuhan.

Dans le même temps, 195 Américains arrivés mercredi matin sur une base militaire californienne ont été examinés. Aucun ne présente les symptômes du virus, mais tous y resteront en quarantaine pendant 72 heures.

En revanche, parmi les 206 Japonais rapatriés mercredi à Tokyo, trois ont été contaminés. Ces trois cas s’ajoutent aux huit déjà recensés précédemment dans l’archipel. Deux des Japonais rapatriés de Wuhan ont refusé de se soumettre aux tests, ce que la loi nippone autorise. « Nous leur avons expliqué que ces tests les aideraient aussi, mais ils n’étaient pas convaincus. Nous n’avons pas de fondement juridique pour les forcer », a justifié le ministre de la Santé, Katsunobu Kato.

Des transmissions interhumaines en Allemagne, au Japon, au Vietnam et aux États-Unis

D’autres pays ont des procédures beaucoup plus strictes : les États-Unis ont par exemple placé leurs ressortissants évacués de Wuhan en quarantaine pendant 72 heures au moins, et la France prévoit de le faire pendant 14 jours. Signal inquiétant : des transmissions interhumaines ont été enregistrée dans quatre pays en dehors de Chine – en Allemagne, au Japon, au Vietnam et, depuis jeudi, aux États-Unis.

Plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne et les États-Unis, ont déconseillé tout voyage en Chine.

En Italie, environ 7 000 personnes, dont quelque 6 000 passagers, ont été bloqués jeudi sur un navire de croisière au port de Civitavecchia, près de Rome, en raison de deux cas suspects du virus. Mais, selon le ministère italien de la Santé, les premiers tests conduits sur un couple chinois à bord du navire et présentant des symptômes similaires au coronavirus « paraissent négatifs ».

Avec AFP et Reuters

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