En réaction à l’acquittement des quatre accusés du complot contre l’Etat, Nacer Boudiaf demande la libération de Boumaarafi

Dans un message publié sur son compte Facebook, le fils du défunt président d’Etat (Chef du Haut Comité d’État HCN) et membre fondateur du Front de Libération National (FLN), feu Mohamed Boudiaf, s’est laissé aller à un raisonnement pour le moins surprenant.

En réaction à la nouvelle de l’acquittement des quatre accusés dans l’affaire du complot contre l’Etat et l’armée, (Toufik, Tertag, Hanoune et Saïd Bouteflika) Nacer Boudiaf, qui clame depuis des années la réouverture de l’un des dossiers de justice les plus lourds de l’histoire de la république algérienne, a estimé que le supposé auteur de l’assassinat de son père, le 22 juin 1992 à Annaba, en l’occurrence Lembarek Boumaarafi, doit être libéré de prison, car » pour la raison simple que cela lui fait 28 ans derrière les barreaux pour un crime dont le peuple n’a jamais pris connaissance des preuves contre le présumé assassin. »

» Il n’y a pas eu « complot contre l’État et l’armée », mais il y’a eu bel et bien complot contre Boudiaf ». A écrit Nacer Boudiaf.

Dans le détail, le fils du défunt président fait un parallèle entre les deux « affaires d’Etat », pour dénoncer un « deux poids, deux mesure » dans le traitement des dossiers judiciaires en Algérie. » Les quatre personnes accusées de « complot contre l’État et l’armée » ont usé de leurs droits de faire appel. Ils ont obtenu gain de cause. Ils ont été libérés. Bravo pour la justice algérienne. Cependant, l’un des quatre accusés reste entre les mains de la justice, pour des faits qui lui sont reprochés dans d’autres affaires. Quant à moi et ma famille, cela fait vingt huit ans que, à travers des dizaines d’articles censurés, j’ai essayé d’exercer mes droits de faire appel contre la décision de « justice » qui a qualifié le lâche assassinat de Mohamed Boudiaf « d’acte isolé » alors qu’il a été appelé par les décideurs de l’époque à venir « sauver l’Algérie ». A expliqué Nacer Boudiaf.

Et de poursuivre son raisonnement : « Ma dernière tentative a été de déposer, il y’a plus d’un an, auprès du cabinet de l’actuel ministre de la Justice, Garde des Sceaux, une requête pour rouvrir le dossier dit de « l’acte isolé ». Aucune réponse du ministre de la justice. Bravo pour la justice algérienne. Il est clair que l’assassinat du Chef de l’État dépasse les prérogatives d’un simple ministre de la justice. Le Chef de l’État, étant le premier personnage politique de l’État, son assassinat ne peut donc revêtir que le qualificatif « d’assassinat politique », donc de complot contre l’État. Le lâche assassinat de Mohamed Boudiaf est un complot contre sa propre personne et contre l’État, puisqu’il était Chef de cet État qui n’a même pas daigné mettre à sa disposition une ambulance équipée le jour de son lâche assassinat ; ce même État qui accorde le privilège d’avions spéciaux à des gens à la retraite. Ceci dit, cela fait vingt huit ans que Mohamed Boudiaf avec son lâche assassinat subit l’injustice de l’Algérie indépendante, après avoir subit les affres de l’injustice du colonialisme et les injustices de » l’indépendance confisquée ».

Avant de conclure : « En effet, et dans l’optique d’aider la justice algérienne, à rouvrir le dossier de l’assassinat du Chef de l’État en tant que Chef du Haut Comité d’État, je souhaiterais apporter des éclairages en posant certaines questions : 1/ Mohamed Boudiaf a t-il été assassiné pour avoir été le Premier Chef d’État algérien à dénoncer, de sa haute tribune, la mafia politico-financière ?

2/ Ou alors, il a été assassiné pour avoir déclaré dans une réunion avec l’Organisation Nationale des Moudjahidines ( ONM ), quinze jours avant « l’acte isolé » que l’ennemi d’hier est l’ennemi d’aujourd’hui ?

3/ Ou bien, et c’est la théorie partagée par la partie honnête du peuple algérien, il a été lâchement assassiné, que parce-qu’il n’a pas accepté les pratiques des décideurs de l’époque, et dont plusieurs ne sont plus de ce monde ? Mais quelques-uns sont toujours parmi nous ?

4/ En définitive, il a été assassiné soit par incompétence des services de sécurité chargés de sa protection ou bien ceux-là étaient partie du complot ?Toute réponse de la justice algérienne a l’une de mes quatre questions est la bienvenue. Gloire à nos Martyrs, vive l’Algérie avant tout ».

Pour rappel, Mohamed Boudiaf a été assassiné , pour prendre le 22 juin 1992, lors d’un déplacement à Annaba, environ 6 mois après avoir quitté son long exil de ans au Maroc, pour prendre la tête du pays, qui se trouver en crise politique majeure, suite à la démission du président Chadli et l’arrêt du processus électoral. Son assassinat a, selon la version officielle, été perpétré par un membre de sa garde, Lambarek Boumaarafi, présenté comme un sympathisant du Front Islamique du Salut (FIS) (parti vainqueur du premier tour des élections législatives de décembre 1991 avant l’annulation du scrutin), et qui a reconnu les faits devant un juge.

maghrebemergent

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