En Russie, plusieurs interpellations devant le tribunal où comparait Alexeï Navalny


L’opposant russe a été présenté à la justice ce mardi. Il risque deux ans et demi de prison pour violation de son contrôle judiciaire
Par L’Obs avec AFP
Alexeï Navalny restera-t-il en prison ? L’opposant russe comparait ce mardi 2 février au tribunal, accusé d’avoir enfreint un contrôle judiciaire, un dossier qui pourrait le conduire en prison pour plusieurs années malgré les pressions occidentales et un mouvement de contestation en Russie.


Avant l’ouverture de ce procès, la police russe a procédé à plusieurs interpellations aux abords du tribunal. Les alliés de l’opposant avaient appelé à un rassemblement, interdit par les autorités, devant le palais de justice. L’ONG spécialisée OVD-Info a indiqué qu’au moins 24 manifestants avaient été interpellés.

Actuellement incarcéré, l’opposant de 44 ans, emprisonné depuis son retour en Russie le 17 janvier, après cinq mois de convalescence en Allemagne à la suite d’un empoisonnement, a été introduit dans la cage de verre réservée au prévenu juste avant que la cour ne déclare l’audience ouverte, vers 9 h 20, heure de Paris.

Les soutiens de Navalny très mobilisés
Navalny risque environ deux ans et demi de prison. Le Parquet russe et les services pénitentiaires (FSIN) réclamant la révocation du sursis pour une peine prononcée en 2014. Les autorités jugent que qu’il doit être incarcéré pour avoir violé de manière répétée le contrôle judiciaire imposé dans le cadre d’une peine de trois ans et demi avec sursis prononcée en 2014 dans une affaire de détournements, un verdict dénoncé par la Cour européenne des droits de l’Homme. Alexeï Navalny ayant déjà effectué une partie de la peine assigné à résidence.
Pour les partisans de l’opposant, le président russe cherche à durablement écarter son détracteur numéro un.

Son empoisonnement puis son interpellation ont déclenché la plus importante vague de manifestations en Russie de ces dernières années, et entraîné de nouvelles tensions russo-occidentales. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell est justement attendu vendredi à Moscou.

La contestation en Russie intervient en outre à quelques mois des législatives prévues à l’automne, sur fond de chute de popularité du parti du pouvoir Russie unie.


De multiples accusations
Outre cette affaire, Alexeï Navalny est la cible de multiples procédures. Vendredi, il doit comparaître pour « diffamation » envers un ancien combattant après avoir critiqué une publicité pro-Kremlin dans laquelle il apparaissait.

Il est aussi accusé d’escroquerie, crime passible de dix ans de détention, pour avoir, selon les autorités, détourné des dons adressés à son organisation, le Fonds de lutte contre la corruption.
Les actions en justice contre ses alliés et collaborateurs se sont également multipliées : quasiment tous ont été assignés à résidence, incarcérés ou poursuivis ces dernières semaines.

L’Obs avec AFP

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