France: Le gouvernement va devoir trancher sur un troisième confinement

Un troisième confinement inévitable ? Face à une épidémie de Covid-19 toujours active et confronté à la nouvelle « donne » des variants, l’exécutif est incité à ajouter encore un cran aux restrictions dès cette semaine.

C’est au cours du conseil de défense sanitaire, prévu mercredi autour du chef de l’Etat, que la décision devrait être prise, dix jours après l’instauration d’un couvre-feu généralisé à 18H00, dont les effets sont encore difficiles à évaluer.
« Des décisions seront prises cette semaine (…), il ne s’agit pas de baisser la garde », a confirmé le Premier ministre Jean Castex lors d’une visite à l’Agence régionale de Santé d’Ile-de-France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on indique que « rien n’est encore acté » et qu’il s’agit de « trouver le juste équilibre ».v »Nous voulons aussi être cohérents vis-à-vis des Français qui font des efforts depuis des mois », ajoute la même source à l’AFP, alors que les bars, restaurants, lieux culturels, salles de sport privées et les universités sont fermés depuis la fin octobre, que le télétravail s’est généralisé dans le pays et que le couvre-feu a en partie gâché les fêtes de fin d’année. Le chef de l’Etat pourrait s’exprimer mercredi ou jeudi, si un nouveau confinement était décidé.

Le président du conseil scientifique qui guide les choix du gouvernement, Jean-François Delfraissy, a appelé à ne pas tergiverser, face à la menace des variants du virus, qui « changent complètement la donne », et alors que la vaccination est encore limitée. « Il faudra probablement aller vers un confinement », a-t-il prévenu dimanche sur BFMTV, qualifiant lui-même cette mesure d' »outil très barbare » mais efficace pour freiner l’épidémie.

Dans une telle hypothèse, l’exécutif aurait à choisir entre un confinement strict, comme au printemps, ou plus souple comme à l’automne, avec un maintien des écoles ouvertes, comme le souhaite le ministre de l’Education. « On demande de trouver le bon équilibre, qu’on laisse tous les commerces ouverts, qu’on ne retombe pas dans ce débat un peu absurde sur essentiel, pas essentiel, qu’on a eu en novembre », a déclaré de son côté sur RMC le patron des patrons Geoffroy Roux de Bézieux.

  • Près de 3.000 malades en réa –

« On est dans une situation apparemment relativement stable », mais « si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous retrouver dans une situation extrêmement difficile, comme les autres pays (européens), dès la mi-mars », a averti Jean-François Delfraissy, en ligne avec d’autres médecins et experts sanitaires.

Sur un ton alarmé, il a prévenu que le variant VOC 202012/01, qui a provoqué une flambée épidémique au Royaume-Uni, où plus de 1.000 malades du Covid-19 sont morts chaque jour la semaine dernière, était « plutôt à des niveaux de 7, 8 ou 9% dans certaines régions françaises », alors qu’une première enquête l’a mesuré à 1,4% au niveau national les 7 et 8 janvier.

Santé publique France doit lancer une nouvelle étude cette semaine, pour déterminer à quel point le variant anglais, plus contagieux, mais aussi le sud-africain, dont des scientifiques craignent qu’il résiste aux vaccins, circulent dans le pays. L’agence sanitaire a noté une relative stabilité de la circulation du virus avec 128.551 cas positifs la semaine du 11 janvier, mais la tendance semble être repartie à la hausse, avec 30.576 personnes testées positives le 18 janvier (27.638 le lundi précédent).

Alors qu’il se situait à 8-9.000 en décembre, le nombre de nouvelles hospitalisations sur sept jours a franchi le cap des 11.000 dimanche (à 11.155). Au total, 26.357 malades du Covid-19 sont hospitalisés dans le pays (2.000 de plus qu’au début du mois), dont 2.955 en réanimation, un chiffre en constante augmentation. La semaine dernière, plus de 2.766 personnes touchées par le Covid-19 sont décédées, soit un total de 73.049 morts à l’hôpital ou en Ehpad depuis le début de l’épidémie.

Malgré ces chiffres, le président du Sénat, Gérard Larcher, estime dans le Figaro que « tout doit être tenté avec des mesures intermédiaires » pour éviter « un reconfinement total (qui) aurait des conséquences humaines très fortes, notamment chez les jeunes ».

Privés d’amphithéâtres depuis plus de deux mois, les étudiants de première année sont théoriquement autorisés à reprendre les cours à l’université lundi, mais seulement les travaux dirigés par demi-groupes. Les facultés travaillent également pour permettre le retour des autres niveaux, un jour par semaine, tout en respectant une jauge de 20% des effectifs, comme l’a demandé Emmanuel Macron. « Elles ont jusqu’au 8 février pour organiser cette reprise », a expliqué à l’AFP le vice-président de la Conférence des présidents d’université, Guillaume Gellé, tout en concédant qu’en cas d’instauration d’un confinement « dur », elles ne pourraient sans doute pas rouvrir.

ipreunion avec AFP

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