Jordanie : le prince Hamza, assigné à résidence par le roi Abdallah II, déclare refuser de lui obéir

Jordanie : le prince Hamza, assigné à résidence par le roi Abdallah II, déclare refuser de lui obéir.

Rivalités fratricides au sein du royaume hachémite ? Alors que les arrestations se sont multipliées parmi les proches de la famille royale depuis le samedi 3 avril, un enregistrement dans lequel le prince Hamza assure ne pas obéir au roi a fait surface.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et France Télévisions 

Accusé d’implication dans un complot « maléfique » contre son pays, le prince Hamza de Jordanie, demi-frère du roi Abdallah II, affiche sa défiance. Assigné à résidence, soupçonné d’avoir eu des activités allant à l’encontre de la « sécurité du royaume », il a exprimé son refus d’obéir aux injonctions de cesser ses « activités » et de restreindre ses mouvements, dans une conversation enregistrée et diffusée dimanche 4 avril dans la soirée sur Twitter.

« C’est sûr que je n’obéirai pas [aux ordres du chef d’état-major, le général Youssef Huneiti] quand il me dit que je ne suis pas autorisé à sortir, à tweeter, à communiquer avec les gens et que je suis seulement autorisé à voir ma famille », assure le prince à un interlocuteur non identifié.

Le prince Hamza, 41 ans, a nié dès samedi les allégations à son encontre, et a accusé en retour le pouvoir de « corruption » et d' »incompétence ».

Une fracture inédite dans la famille royale

Cette fracture au sein de la famille a éclaté au grand jour samedi avec la mise en cause du prince Hamza dans des « activités » pouvant nuire au royaume et l’annonce de l’arrestation de plusieurs personnalités jordaniennes, dont d’anciens responsables, pour des « raisons de sécurité ». Le même jour, le prince Hamza, fils aîné de feu le roi Hussein et de la reine Noor, une Américaine, a affirmé qu’il était assigné à résidence dans son palais à Amman, sans que les autorités ne confirment cette mesure.

Le lendemain, le vice-Premier ministre Aymane Safadi a déclaré que la « sédition » avait été « tuée dans l’œuf », après avoir accusé le prince Hamza d’avoir collaboré avec une « puissance étrangère » non identifiée pour tenter de déstabiliser le royaume et fait état de l’arrestation d’une quinzaine de personnes, dont Bassem Awadallah, un ex-conseiller du roi.

Selon des habitants cités lundi par l’AFP, internet est coupé depuis deux jours dans le quartier huppé de Dabouq, dans l’ouest d’Amman, où vivent le prince Hamza ainsi que d’autres princes et princesses.

Pour Ahmad Awad, qui dirige à Amman l’institut Phenix Center for Economics and Informatics Studies, « ce qui est arrivé est une première par son intensité dans l’histoire de la Jordanie ». « C’est le début d’une crise et pas la fin. Cela montre qu’il faut des réformes tant politiques qu’économiques et démocratiques », a-t-il dit à l’AFP.

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