L’augmentation de l’âge de la retraite une occasion pour la formation de jeunes fonctionnaires

L’augmentation de trois ans de l’âge de la retraite et l’annulation de la retraite à l’issue de 35 ans de service est une étape importante sur la voie de la formation et de l’encadrement des jeunes fonctionnaires et agents de l’Etat afin qu’ils soient en mesure de combler le vide résultant du départ à la retraite de plusieurs vagues de travailleurs.

L’approbation par le Conseil des ministres lors de sa dernière réunion d’un projet de loi modifiant et remplaçant certaines dispositions de la loi fixant le statut général des fonctionnaires et agents contractuels de l’Etat s’inscrit dans le cadre du programme du Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, « Mes promesses » visant à réformer le département de la fonction publique, du travail et de la modernisation de l’administration.

Au terme de cette loi, les mesures proposées seront accompagnées de la mise en place d’un dispositif d’encadrement des jeunes en service pour mieux les préparer à assumer les missions dont ils ont la charge.

Parallèlement, le maintien et le renforcement de la politique de l’emploi seront assurés en plus de la création et du financement de projets économiques contribuant à résorber le chômage qui constitue le plus grand obstacle au développement durable du pays.

Le professeur d’université Mohamed Radhi Ould Sadvenna a précisé, dans un entretien avec l’agence mauritanienne d’information, qu’il faut rappeler d’emblée que la grandeur des pays et le développement de leurs sociétés ne se mesurent pas à ce qu’ils possèdent comme richesses du sous- sol ou ressources économiques, mais plutôt à leur essor scientifique et intellectuel qui conduit à la formation qualitative des ressources humaines et par l’accumulation d’expérience et d’expertise, qui sont la garantie la plus sûre d’atteindre un développement durable capable de réaliser le bien-être économique et d’améliorer le niveau de vie des peuples.

Il a ajouté que l’augmentation de l’âge de la retraite à 63 ans figurait parmi les promesses du Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, dans son programme électoral << Mes promesses >>, qui ouvrira inévitablement la voie à l’amélioration des conditions des travailleurs à travers une révision complète du statut général de la fonction publique et du système de retraite en Mauritanie.

Il a souligné que le projet de loi confirme la sincérité des intentions du Président de la République dans le traitement de tous les problèmes majeurs dont souffre le peuple.

Pour sa part, l’enseignant Ali Ould Bellalle s’est dit satisfait de cette décision, qui reflète une réelle prise de conscience des exigences de l’étape à savoir la nécessité de préserver le développement des ressources humaines qui sont l’objet et la finalité dont on ne peut se passer dans la bataille du développement.

Il a précisé que la période pendant laquelle le pays a passé 20 ans sans recruter a conduit le gouvernement à recourir aux employés du secteur de l’éducation pour les utiliser dans les secteurs administratif, financier, technique, diplomatique et médiatique sans rapport avec leur domaine de spécialisation, ce qui a eu un impact négatif sur leurs performances.

M. Ould Bellalle a souligné que l’approbation par le Conseil des ministres de l’augmentation de l’âge de la retraite et l’annulation de la retraite à l’issue de 35 ans de service représentent une étape fondamentale dans l’action visant la mise en œuvre du programme «Mes engagements», sur la base duquel le peuple mauritanien a élu le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.

Quant à M. Mohamed Lemine Ould Sid’ El Mokhtar, fonctionnaire au ministère des Affaires islamiques et de l’enseignement originel, il a expliqué que le projet de loi était une doléance posée par certains depuis un certain temps, car de nombreux employés dans le pays possédant des expériences professionnelles et managériales partent à la retraite au moment où le pays a crucialement besoin de leur savoir- faire.

Il a ajouté que le gouvernement, au cours des dernières décennies, n’a pas réussi à réaliser les conditions appropriées pour le transfert de compétences et d’expertises aux jeunes fonctionnaires et employés, indiquant la nécessité d’œuvrer pour une transition en douceur et un transfert de ces compétences et expériences accumulées, pour la pérennité de la marche des affaires publiques.

M. Ould Sid’ El Mokhtar a dit que certaines personnes pourraient considérer le projet de loi comme incompatible avec l’ouverture de perspectives d’emploi aux jeunes, en particulier aux diplômés, mais c’est le contraire car dans notre pays l’âge de la retraite est en dessous du niveau de tous les pays de la région, ce qui nécessite de prendre en compte les conditions matérielles du citoyen et de travailler pour exploiter les compétences techniques et professionnelles de ceux qui en ont dans l’intérêt public.

Il a ajouté que le fait de pourvoir des postes vacants seulement par des compétences théoriques pourrait avoir des répercussions négatives sur les performances de l’administration qui gère le fonctionnement de l’ensemble des institutions de l’État, indiquant que la gestion administrative requiert l’accumulation d’expériences professionnelles et dans la vie de tous les jours.

À son tour, Mme Janebha Mint Souré Moussa a expliqué que le projet de loi comporte un aspect positif en permettant de garder les capacités et expertises des générations précédentes dans l’administration ne serait-ce que pendant un certain temps, au moment où son côté négatif – à son avis – réside dans le fait de décourager la volonté de ceux parmi les diplômés qui ont passé des décennies en train d’étudier et qui désespérément recherchent un emploi.

Elle a ajouté que l’État est conscient des différentes dimensions de ses stratégies et de leur mise en œuvre que ce soit dans le domaine de la résorption du chômage ou de la réalisation de projets économiques qui jouent un grand rôle dans l’amélioration du climat de travail, notant à cet égard les efforts que déploie le ministère de l’Emploi, de la Jeunesse et des Sports pour répondre aux aspirations des jeunes en matière d’emploi.

Elle a attiré l’attention sur le fait que le gouvernement doit axer son action sur le recrutement de compétences en matière d’emploi, se fonder sur ces critères transparents et réaliser l’équité et la justice.

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