Le dossier libyen et le plan égyptien de paix au cœur d’un ballet diplomatique au Maghreb ?

Alors que le gouvernement d’entente nationale a entamé cette semaine des négociations pour un cessez-le-feu avec les forces du maréchal Khalifa Haftar, le dossier libyen a été au cœur d’intenses activités diplomatiques au Maghreb.

Mercredi, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita s’est envolé à Tunis pour une audience accordée par le Président tunisien, Kaïs Saeïd.

Ce déplacement du chef de la diplomatie marocaine, d’un message royal sur «les relations bilatérales, les moyens de les développer davantage et la situation aux niveaux régional et international» entre les deux pays, intervient un jour seulement après le déplacement de cinq hauts responsables algériens à Nouakchott pour rencontrer le président mauritanien.

Mardi, la délégation algérienne, conduite par le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum, a été reçu par Mohamed Ould Cheikh Ghazouani. Bien que l’agence officielle mauritanienne a vaguement évoqué les grandes lignes de cette rencontre, des médias algériens ont rapporté qu’un tête-à-tête entre Sabri Boukadoum et son homologue mauritanien Ismail Ould Cheikh Ahmed a été l’occasion pour les deux chefs de la diplomatie d’aborder le dossier libyen.

Une course pour mener une médiation dans le dossier libyen

Le même jour, Alger a fait part de son intention de «s’acquitter de son rôle de médiateur» pour la résolution de la crise libyenne et «mettre un terme à l’effusion du sang des frères libyens». «Nous étions très proches d’une solution à la crise libyenne, mais on ne nous a pas laissé faire car, pour certains, si l’Algérie parvenait à régler la crise libyenne cela la propulserait au-devant de la scène internationale (…) ce qu’ils ne veulent pas», a déclaré son président, Abdelmadjid Tebboune la semaine dernière. Un client d’œil à l’adresse notamment du Maroc que l’Algérie considère comme son principal rival sur ce dossier stratégique pour les deux pays.

Le déplacement à Tunis pour Nasser Bourita, intervient surtout après la position exprimée par la Tunisie contre les interventions étrangères en Libye. La semaine dernière, lors d’un entretien téléphonique entre Kaïs Saeïd et Emmanuel Macron, le président tunisien a affirmé que le pays du Jasmin «tient à la souveraineté de la Libye tout autant [qu’il] tient à la sienne». «La Tunisie ne sera pas une base arrière pour aucune partie», a-t-il insisté, ajoutant que son pays «reste en faveur d’une solution libyo-libyenne sans aucune ingérence étrangère».  Une position qui va de pair avec celle exprimée par le Maroc, notamment en janvier dernier.

A rappeler que Nasser Bourita a eu dimanche une conversation téléphonique avec son homologue du gouvernement d’entente nationale Mohamed Taha Siala, durant lequel le chef de la diplomatie marocaine a réaffirmé que «l’accord politique signé dans la ville marocaine de Skhirat est la principale référence pour toute solution politique en Libye». Une déclaration qui répond indirectement au plan de l’Egypte, présenté samedi par Abdel Fattah Al Sissi. Le Caire, qui soutient le maréchal Khalifa Haftar, prône ainsi un «cessez-le-feu» dans le cadre d’un nouveau plan de paix.

yabiladi.com

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