‘’Le parler AZNAGA’’ par l’ancien ministre de la culture

‘’Le parler AZNAGA’’ par l’ancien ministre de la culture Sidi Mohamed Ould Maham.

Contrairement au langage, qui est d’après la définition qu’en donne Le Robert, un système structuré de signes non verbaux, remplissant une fonction de communication, la langue elle, est, toujours selon la définition donnée par Le Robert, un système de signes verbaux propre à une communauté d’individus qui l’utilisent pour s’exprimer, et communiquer entre eux.

Les locuteurs du parler Aznaga, ce dialecte aux accents à la fois aigus gutturaux ; eux formaient une grande communauté de tribus Tandgha, et Tachamcha établies dans la région du Trarza, au Sud, et dans une moindre mesure on en rencontrait  à l’orée sud de le la région de l’Inchiri, au Nord.

Il fut jusqu’à la fin des années soixante-dix la langue dans laquelle s’exprimaientt les Idjewad, Idjegballa, Endeyjegourar et les autres fractions Tnadeghes, qui peuplaient le triangle Tamzagt, Keurmassein, Rosso. Après cette date ces tribus connurent à la faveur de l’exode rural qui suivra la grande sécheresse une forte scolarité surtout dans les rangs des garçons, qui une fois en ville devinrent la rusée de leurs condisciples, qui les prennent à partie chaque fois qu’ils les attendent s’exprimer dans leur langue maternelle. Revenus chez-eux, ils obtinrent des leurs qu’ils ne le parlent plus en présence d’étrangers, puis dans un deuxième temps il ne fut plus parlé qu’entre femmes, qui l’abandonnèrent peu après le grand exode rural. Relégué aux oubliettes depuis cette date, il attendit  en vain qu’on se souvienne de lui. A l’inverse de ses locuteurs qui ne veulent plus entendre parler de lui l’ancien ministre de la culture Sidi Mohamed Ould Maham le ressortit à nouveau de l’oubli où l’a confiné l’ignorance de ceux à qui cette belle langue avait servi depuis des temps immémoriaux d’outil de communication. Le ministre insiste, après avoir donné des précieuses informations sur  cette langue, pour dire qu’elle mérite d’être réhabilitée, en vue de prendre sa place comme première langue vivante, écrite de l’Afrique. Il exhorte ceux qui la pratiquent encore d’en faire usage non plus dans la clandestinité, mais au grand jour, et de s’annoncer en tant que locuteurs de cette belle langue qui n’a rien à envier aux autres. Espérons que ses prières ne tomberont pas dans l’oreille d’un sourd. DaD.

‘’Le parler AZNAGA’’, ou ‘’dialecte des SANHADJA’’

‘’Le parler AZNAGA’’ ou le dialecte des Sanhadja est un langage mauritanien authentique qui plonge les racines de son alphabet (le TANFINAGH) dans une ère antérieure de trois milles ans à la naissance de Jésus Christ, un atout qui le prépare à être au premier rang des langues vivantes écrites, connues à ce jour en Afrique. Elle se reflète dans presque tout le vocable de notre dialecte (le HASSANIYA). Elle est aussi bien présente dans les noms de nos tribus, que dans les noms des hommes et femmes qui les constituent. Elle se reflète également dans les noms des choses, et des animaux, et dans ceux des régions et des chefs-lieux. Elle constitue un solide lien avec les autres dialectes berbères présents en Afriques du nord, comme (l’Amazigh), au Maroc, et (le Tamazigh) en Algérie, et dont les Kabyles sont les promoteurs  de la revendication culturelle et linguistique. Et à l’Est, elle constitue un solide lien avec le dialecte (TEMACHAGH) des Touaregs. Il ne fait pas l’ombre d’un pli que des nouvelles informations sur cette langue aideront à déchiffrer les hiéroglyphes, et les rébus que renferment les reliefs géographiques de cette zone et son histoire. Et plus important que tout cela, il est navrant qu’il puisse exister un peu partout en Mauritanie des communautés entières qui parlent encore ce dialecte, mais le drame est qu’elles le font dans le plus grand secret, et avec le sentiment de culpabilité de ceux qui ont un crime sur la conscience.

Epousseter cette langue des couches de poussière qui l’enveloppent, et libérer ceux qui la parlent de leur sentiment de culpabilité historique en les initiant à la parler non pas dans la clandestinité complète, mais au grand jour, au vu et au su de tous, aidera sans aucun doute notre culture à s’équiper d’un nouveau support qui lui permettra de booster la diversification de son patrimoine. Il est invraisemblable qu’au vingt-unième siècle il se trouve encore des mauritanien qui parlent en catimini leur langue mère, et pratiquent secrètement leurs méthodes d’expression. Je les convie à s’exprimer en public, et à se présenter et se faire connaître sans être inquiétés.

Traduit par : Deddah Ould Abd-Daim

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