Les manœuvres « ridicules » de la gérontocratie militaire algérienne

Les généraux algériens, qui ont conduit leur pays au naufrage et à une crise profonde, optent pour le déni et pour des manœuvres « au sommet de ridicule » après la reconnaissance américaine de la pleine et totale souveraineté du Maroc sur son Sahara, écrit le portail d’information « Quid.ma ».

Dans un article sur « la question algérienne », Mokhtar Salamate décortique la réaction de la gérontocratie militaire à la décision américaine qui, note-t-il, a changé la donne.
Pour M. Salamate, « les options face à ce changement de paradigme ne sont pas nombreuses et certaines peuvent être très fécondes, pour tous. D’autres pays notamment la Grande Bretagne, l’Espagne et la France réfléchissent, sérieusement, à comment tenir compte de cette modification majeure et à adapter leur stratégie à cette nouvelle donne ».

« En d’autres termes, poursuit-il, aucun pays sérieux ne voudra rester en marge de cette véritable dynamique de paix, induite par la reconnaissance américaine qui va rebattre les cartes géopolitiques, au risque de voir ses propres intérêts nationaux en pâtir ».

« Naturellement, la gérontocratie au pouvoir en Algérie a choisi la mauvaise option : le déni. Pis, à la faveur de l’alternance récente entre républicains et démocrates à Washington, ils espèrent, en invoquant une pensée magique, et en faisant donner de la voix à certains vieux obligés rémunérés, Baker, Bolton, Inholf etc., inverser cette décision », fait observer l’auteur, ajoutant que le déni des généraux algériens est « total et pathologique ».

Par ailleurs, les manœuvres militaires du général Said Chengriha sur la frontière avec le Maroc ont atteint un « sommet de ridicule qui les rend pitoyables. Ce vieux général est connu mondialement pour avoir fait une seule guerre : celle contre son peuple qui a fait plus de 200.000 morts. Quand on a gagné ses galons dans une sale guerre civile sanglante contre les siens de quoi peut-on être fier ? De rien ! », s’interroge M. Salamate.

Sur le terrain, l’on constate une guerre de propagande à laquelle personne ne croit et dans laquelle la plupart des médias algériens ont perdu leur hypothétique honneur professionnel en relayant, comme un seul homme les affabulations des services de renseignements, déplore M. Salamate qui relève « une fantasia ridicule – avec des baudets -, une simulation de guerre, dans laquelle les pauvres bougres du polisario complètement désorientés sont engagés à leur corps défendant. Une diarrhée de communiqués dans le style saddamien qui ne reflètent aucune réalité et qu’aucune vérification sur le terrain n’authentifie. En être réduit à cela est l’illustration parfaite de l’impasse dans laquelle ces mercenaires pour le compte de la gérontocratie militaire algérienne se sont fourvoyés depuis 45 ans ».

A l’intérieur, la question algérienne s’aggrave et aucun signe d’amélioration à court terme de cette situation n’est perceptible, souligne M. Salamate, relevant que cette absence de perspectives ou de solutions crée les conditions d’une « angoisse nationale collective qui mine tous les espoirs dans ce pays ».

Les maux de l’Algérie sont connus et « depuis la spoliation de l’indépendance en 1962 de l’Algérie par des généraux factieux, issus pour la plupart de l’armée française, rien ne va ! », rappelle l’auteur de l’article.

Aujourd’hui, insiste-t-il, « la situation s’est empirée. L’horizon est totalement bouché. Le peuple conscient du naufrage est saturé. Et la nécessité de changement s’est imposée à tous, y compris au niveau international, sauf aux rentiers du régime militaire ».

L’auteur estime qu’il est temps pour les militaires algériens de rentrer dans leur caserne et laisser l’État à un pouvoir civil produit par un processus démocratique authentique – une autodétermination du peuple algérien – et garanti, le cas échéant, par des instances internationales indépendantes, tranchant que « la construction d’un État civil moderne et crédible ne peut être laissée à des faussaires patentés ».

« La gérontocratie militaire est devenue la risée mondiale de l’Algérie. Elle fait rire de tristesse tout le monde de ce pays, limite sa crédibilité, siphonne ses ressources, amoindrit son rang dans le concert des nations et affaiblit drastiquement sa souveraineté par son incompétence à comprendre le monde actuel et ses défis, regrette M. Salamate.

Selon lui, la situation économique en Algérie va finir par emporter le régime de la gérontocratie militaire, car « la fin de la rente, la fin du contrôle de l’économie par les clans et les accointances, le dévoilement aux yeux de tous de la main mise militaire sur l’économie, l’effondrement du prix du gaz, la perte des clients traditionnels, le naufrage de la Sonatrach, tout cela, est connu de tous ».

Pour sortir de cette crise profonde, des initiatives sont urgentes, les réformes doivent être rapides et la mise à niveau drastique de tous les secteurs doit démarrer sans attendre, estime-il.

Au lieu de cela, la « valse des présidents sur fauteuil roulant continue et des gouvernements de pacotille se succèdent sans qu’aucune prise sur la réalité ne soit perceptible. Comment ces stratèges militaires de maisons de retraite pensent-ils s’en tirer ? En ramenant le général Nezzar, un criminel de guerre de son exil espagnol ? En sortant le général Toufik de son placard ? L’Histoire ne ressert pas les plats. Et l’appel de l’avenir est si puissant que ces gestes d’un pouvoir finissant, en plein désarroi, semblent pathétiques », se demande-t-il.

Pour M. Salamate, les réponses aux questions algériennes sont pourtant simples: « Le retour à un État civil en Algérie produit d’une transition démocratique (…) Fermer la parenthèse de l’adversité avec le Maroc à travers des négociations globales comme le stipule le discours de la main-tendue de SM le Roi Mohammed VI du 29 juillet 2019, liquider la question du polisario dans le cadre d’une solution d’autonomie sous souveraineté marocaine dans le cadre des résolutions des Nations unies, faire un pas stratégique définitif vers l’Union maghrébine (…) ».

« Le chemin est peut-être long et difficile mais il faut bien commencer un jour. Chaque jour de retard correspond à une décennie. Mais ce qui est certain c’est qu’une dynamique créée par le chantier de l’Union maghrébine peut accélérer les choses d’une manière décisive », conclut l’auteur de l’article.

lopinion

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