L’esclavage coutumier par ascendance chez les soninkés du Guidimagha mauritanien

Les masques tombent davantage sur les complicités supposées ou réelles entre le régime féodalo-esclavagiste soninké et certains cadres soninkés introduits dans les rouages étatiques en Mauritanie. Généralement issus de l’ordre coutumier dominant basé sur une rigide stratification sociale ségrégationniste et discriminatoire, certains cadres censés promouvoir l’ordre républicain et égalitaire parmi TOUS LES CITOYENS sans aucune distinction d’ordre racial, clanique, social ou patronymique, baignent dans des ambiguïtés qui ne passent plus inaperçues aujourd’hui.

Depuis 4 ans l’éveil d’une conscientisation citoyenne en masse parmi les couches sociales jadis esclavagisées et toujours assignées par des séquelles sournoises et humiliantes dans la communauté soninké, fait face aux milieux réactionnaires qui s’activent fermement avec la complicité suspecte et aujourd’hui explicite à travers la sortie publique du député Sidney Sokhona le 17 novembre 2019 à Tachott. En effet ce jour, lors d’une cérémonie d’intronisation d’un chef coutumier de son clan féodal botokholo, le député Sokhona s’est permis une apologie sous-entendue de l’ancien ordre féodalo-esclavagiste qui sanctifie des droits innés pour 2 branches sociales (les marabouts et la chefferie coutumière) au détriment des autres. Notamment les descendants d’esclaves qui sont relégués socialement aux rôles subalternes et de faire-valoir occasionnel.

Ce 17 novembre, le député a donné une caution légitimiste par un appel clair pour la perpétuation de ces genres de symboles folkloriques et provocateurs jusqu’à là inconnus dans ces localités. Cette incitation troublante à magnifier la féodalité soninké va davantage créer et envenimer les dissensions en surchauffe dans la communauté liées aux problèmatiques de l’esclavage par ascendance. Les descendants d’esclaves dont les ancêtres ayant vaillamment participé aux fondations des villages, sont exclus systématiquement de toutes les fonctions honorifiques notamment le droit d’aînesse et la direction du culte religieux même avec les compétences requises.

Par ce communiqué, nous alertons les hautes autorités nationales en tête son excellence le Président de la  République Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed El-Ghazouani , le premier ministre, le ministre de l’intérieur, le ministre de la justice et les autorités régionales du Guidimagha, sur ce cas de revivification provocatrice d’un ancien ordre sociétal foncièrement discriminatoire et ségrégationniste qui nuit à la paix sociale dans la communauté soninké et sabote l’émergence d’une citoyenneté égalitaire dans la région. Également l’adresse est aux organismes publics dédiés à la défense des Droits Humains, notamment la CNDH et son président Me Ahmed Salem O. Bouhoubeïni .

Nous prenons à témoin les organisations indépendantes engagées sur la thématique  de l’esclavage et ses séquelles en Mauritanie comme SOS-ESCLAVES, IRA-MAURITANIE, FONDATION DU SAHEL, AMEES, AFCF et d’autres,  les partenaires internationaux et tous les Esprits progressistes soninkés, concernant cette prise de position publique d’un député au profit de son clan familial et ses alliés coutumiers. Nous signalons au passage la confirmation évidente des complicités suspectes et aujourd’hui assumées de Monsieur Sokhona avec une officine féodale d’extrémistes soninkés qui amassent des fonds (appelée tunkalemou fedde*) pour corrompre les services administratifs et judiciaires dans la région du Guidimagha dans l’objectif obsessionnel à vouloir contrer les paisibles citoyens qui refusent l’esclavagisme coutumier par ascendance (les laadanis) dans les villages.

Nous proclamons notre légitimité morale et sociale à pouvoir vivre en CITOYENS DIGNES ET AVERTIS dans nos villages sans les pesanteurs illégales d’un régime capricieux de la féodalité soninké source de diverses séquelles esclavagistes. Et réclamons une implication soutenue des autorités publiques pour un accès égalitaire et impartial aux biens communs matériels et immatériels dans nos localités villageoises.

Officine officieuse représentant le régime  féodalo-esclavagiste soninké, présidée par Boubakar Camara connu Moustapha Camara, ancien réfugié politique en France.

Nouakchott  25 Novembre 2019

Le Collectif citoyen contre l’esclavage coutumier par ascendance chez  les soninkés – AILE GANBANAAXUN FEDDE MAURITANIE (ARMEPES, UVDS et Partenaires)

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