L’ex-président passe sa lune de fiel judiciaire sous l’ère de son ancien allié

L’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz passe sa lune de fiel judiciaire sous l’ère de son ancien allié, Ould Ghazouani, le nouvel homme fort de Nouakchott.

L’ex-président mauritanien Ould Abdel Aziz et une dizaine de hautes personnalités ont été inculpés pour corruption et placés sous contrôle judiciaire. Le verdict est tombé ce 11 mars à Nouakchott. Après plus de 10 ans passés au pouvoir, cette inculpation représente une nouvelle déconfiture pour l’ancien président mauritanien. Un signe de rupture manifeste de la confiance entre le nouveau Président et son prédécesseur. Explications.

Une grosse gifle sur la joue de l’ex-homme fort de Nouakchott de 2009-2019, Mohamed Ould Abdel Aziz. Il a été placé sous contrôle judiciaire. Le juge d’instruction qui a suivi les réquisitions du Procureur a demandé son inculpation et son placement judiciaire avec plusieurs hommes d’affaires et d’anciens ministres, réputés proches. Dans les prochains jours, le jugera précisera les conditions du contrôle judiciaire « poussé ». Cette inculpation représente une nouvelle étape de la déconfiture de Ould Abdel Aziz, sous l’ère Ould Ghazouani.

La liste des chefs d’accusations est exhaustive. Elle comporte la corruption, le blanchiment d’argent, l’enrichissement illicite, la dilapidation de biens publics, l’octroi d’avantages indus et l’obstruction au déroulement de la justice.

Depuis août 2020, la justice a été saisie par le rapport d’une commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur des faits présumés de détournement de fonds publics et de corruption pendant la présidence de Ould Abdel Aziz. Lors de cette enquête, plusieurs aspects ont été passés à la loupe, notamment la gestion des revenus pétroliers, vente de domaines de l’État, liquidation d’une société publique assurant l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires ou activités d’une société chinoise de pêche.

L’enquête financière menée parallèlement à celle de la police a permis d’identifier et de geler ou saisir des sociétés, des immeubles et appartements, des parcs de véhicules, et des sommes d’argent. Ces biens sont estimés à l’équivalent de 96 millions d’euros, dont 67 millions d’euros revenant à l’un des suspects et 21 millions d’euros au gendre de l’ex-président de la Mauritanie.

Par Maguette Mbengue et Hugues DESORMAUX (Confidentiel Afrique)

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