Mauritanie : Aziz refuse sa convocation devant la commission parlementaire

09 juillet 2020 à 12h46- Par Jeune Afrique avec AFP

L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a refusé la lettre le convoquant jeudi 9 juillet devant une commission d’enquête parlementaire, laissant supposer qu’il ne s’y rendra pas, a indiqué mercredi une source parlementaire proche du dossier.

Le président de la commission d’enquête, Habib Ould Diaye, a écrit il y a quelques jours à l’ex-chef de l’État pour qu’il se présente devant cette commission constituée en janvier afin de faire la lumière sur les années passées par Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir, de 2008 à 2019.

Mais l’ex-président a « refusé d’accuser réception de la lettre » par l’intermédiaire de ses gardiens, a indiqué une source parlementaire s’exprimant sous le couvert de l’anonymat en raison de la sensibilité de l’affaire. Un huissier s’est rendu chez lui pour constater ce refus, a-t-elle ajouté. Ni l’ancien chef de l’État ni son entourage n’ont fait de commentaire.

Disgrâce

La commission ne peut cependant pas le faire venir de force, selon des constitutionnalistes. « La commission doit maintenant clôturer le dossier et rendre compte à l’Assemblée nationale, qui doit voter une résolution, soit pour laisser tomber l’affaire, soit pour le faire mettre en accusation pour son jugement par la Haute cour de Justice », a affirmé Lo Gourmo, professeur de droit et constitutionnaliste. L’Assemblée est actuellement saisie d’un texte relatif à la Haute cour de Justice. Il précise le champ d’action de la cour et pourrait être voté lors de la session en cours jusqu’à fin juillet.

Cette convocation s’apparente à une manifestation supplémentaire d’un début de disgrâce sous l’actuel président Mohamed Ould Ghazouani, que l’ex-président avait désigné comme son dauphin.

Quand les députés ont approuvé la formation de la commission d’enquête, ils lui ont demandé de s’intéresser à plusieurs dossiers emblématiques de l’ère Aziz. Parmi eux : la gestion des revenus pétroliers, la vente de domaines de l’État à Nouakchott, la liquidation d’une société publique qui assurait l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires, ou encore les activités d’une société chinoise de pêche, Pully Hong Dong.

Source: jeuneafrique

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