Mauritanie : comment Mohamed Ould Abdelaziz contre-attaque

RÉSERVÉ AUX ABONNÉS | 20 août 2020 à 17h14 | Par Jeune Afrique

Mauritanie : comment Mohamed Ould Abdelaziz contre-attaque.

Soupçonné de détournement de fonds publics, l’ancien président mauritanien, qui se trouve toujours en garde à vue, a fait appel à trois avocats français pour renforcer le collectif assurant sa défense.

Selon nos informations, Mes David Rajjou (cabinet David Rajjou) et Kevin Brigant (Denis Rebufat & associés) sont arrivés à Nouakchott le 19 août à 16 heures.

Ces deux avocats, qui officient respectivement à Brest et Marseille, sont en contact avec l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz depuis plusieurs semaines.

Les frontières mauritaniennes étant toujours fermées en raison de l’épidémie de Covid-19, ils ont argué d’un déplacement professionnel et obtenu un visa. Leur confrère Vincent Luchez, dont le cabinet parisien éponyme est spécialisé dans les marchés publics, n’a pas encore pu faire le déplacement. Tous viennent renforcer le collectif d’avocats mis en place par « Aziz », composé de Mes Eida Taghiyoullah et Mohameden Ould Ichidou.

À leur arrivée en Mauritanie, Mes Rajjou et Brigant ont pu rencontrer la famille de Mohamed Ould Abdelaziz, mais n’ont pas pu s’entretenir directement avec ce dernier. Dans la soirée du 19 août, ils ont demandé aux autorités mauritaniennes de pouvoir le rencontrer dans les locaux de la Direction générale de la sûreté nationale, qu’il n’a pas quittés depuis son interpellation, le 17 août.

Refus de répondre aux enquêteurs

Ils souhaitent en effet s’enquérir de ses conditions de détention, jugées « très difficiles » par ses visiteurs, d’autant plus qu’elles feraient « porter un risque sur son état de santé. » « Son avocat Me Taghiyoullah est venu le voir, et tous deux ont pu s’entretenir en tête-à-tête, assure de son côté un proche collaborateur du chef de l’État, Mohamed Ould Ghazouani. Son épouse et ses enfants lui rendent également visite. Toutes les règles liées à la garde à vue en Mauritanie sont parfaitement respectées. »

Le parquet financier ne leur ayant, selon eux, pas encore donné accès au dossier, Mes Rajjou et Brigant comptent tout d’abord questionner la légalité de cette détention. Toujours selon ses conseils, la convocation en date du 17 août repose sur le rapport de la commission d’enquête parlementaire, qui vise des faits « prétendument survenus » durant ses deux mandats (2009-2019), durant lesquels il bénéficiait d’une immunité présidentielle. Toujours selon nos informations, l’ancien président a refusé de répondre aux questions des enquêteurs et de signer les procès-verbaux, soutenant que seule la Haute cour de justice, mise en place en juillet dernier, est compétente pour l’auditionner.

Source: jeuneafrique

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