« On vous écoute, on vous croit » : le message de Macron aux enfants victimes de violences sexuelles


Sur Twitter, le chef de l’État s’est adressé samedi aux mineurs victimes de violences sexuelles. Le président de la République annonce une consultation pour « adapter notre droit ».

« On est là. On vous écoute. On vous croit. Et vous ne serez plus jamais seule », a déclaré samedi 21 janvier Emmanuel Macron aux victimes des violences sexuelles sur mineurs, dans une vidéo postée sur son compte Twitter.

Emmanuel Macron a annoncé samedi une série de mesures pour lutter contre les violences sexuelles sur les enfants, en se félicitant que la parole des victimes se libère, en particulier sur l’inceste.

« La honte aujourd’hui change de camp », a ajouté le chef de l’État en se félicitant que « la parole, partout en France, se libère » et que « le silence construit par les criminels et les lâchetés successives, enfin, explose ».

Contre les violences sexuelles faites à nos enfants, c’est aujourd’hui à nous d’agir.

Le président de la République a également assuré : « Nous ne laisserons aucun répit aux agresseurs », annonçant une adaptation du droit. Emmanuel Macron affirme avoir demandé au garde des sceaux Eric Dupont-Moretti et au secrétaire d’État à l’Enfance et aux Familles Adrien Taquet « de mener une consultation qui devra déboucher rapidement sur des propositions ».

une consultation afin d’approfondir les pistes qui permettront de renforcer la loi pour mieux punir les auteurs et qu’il ne soit plus possible d’entendre qu’un enfant consent à une relation sexuelle avec un adulte », selon le cabinet de M. Taquet.

Il nous faut adapter notre droit pour mieux protéger les enfants victimes d’inceste et de violences sexuelles.

Le chef de l’État a aussi indiqué dans un autre tweet : « Il nous faut recueillir les témoignages et protéger les victimes. Ce sera la mission de l’initiative que nous lançons sur les violences sexuelles commises pendant l’enfance, avec Édouard Durand, juge des enfants, et Nathalie Mathieu, directrice d’une association spécialisée ».

Ce message d’Emmanuel Macron intervient alors que le débat sur l’inceste a ressurgi ces derniers jours après la publication d’un livre de Camille Kouchner. Le silence construit par les criminels et les lâchetés successives, enfin, explose, ajoute-t-il, en saluant le » courage d’une sœur qui n’en pouvait plus de se taire », en référence à cette affaire.

Plusieurs voix se sont élevées ces dernières semaines pour rendre le crime d’inceste imprescriptible. Au moment où se sont déroulées les agressions que Victor dit avoir subies à la fin des années 1980, la loi prévoyait qu’une victime mineure pouvait porter plainte pour » viol par ascendant » pendant dix ans à compter de sa majorité. Deux lois, depuis, ont allongé ce délai de prescription, à 20 ans en 2004 puis 30 ans en 2018, mais elles ne sont pas applicables aux faits déjà prescrits.

Détecter les violences en saisissant chaque signe
Jeudi, le Sénat a voté une proposition de loi visant à créer un nouveau crime sexuel pour protéger les mineurs de moins de 13 ans, enrichie en dernière minute par des mesures spécifiques à la lutte contre l’inceste.

Ce vote suscite des critiques sur les réseaux sociaux car il n’irait pas assez loin. Des femmes ont publié des photos d’elles jeunes : J’ai 13 ans. J’ai une tête à consentir à une relation sexuelle ?, a twitté l’actrice Alexandra Lamy.

Emmanuel Macron annonce également une série de mesures pour mieux détecter ces violences en saisissant chaque signe, parfois en allant chercher ces signes, ces paroles, en demandant aux enfants à l’école, à l’hôpital, en rendant possible chaque parole, car tout ce qui semble anormal doit pouvoir être dit.

C’est ainsi que seront mis en place deux rendez-vous de dépistage et de prévention – l’un au primaire, l’autre au collège – dans le cycle de visites médicales obligatoires existantes.

Cette mesure est capitale car » plus on fait un dépistage tôt, plus on peut intervenir rapidement et limiter les dégâts », souligne Patrick Loiseleur.

Par ailleurs, pour accompagner la reconstruction, les » soins psychologiques des enfants victimes de violences sexuelles seront remboursés », annonce le président.

Il indique aussi qu’une mission pour recueillir les témoignages et protéger les victimes est confiée à Édouard Durand, juge des enfants au tribunal de Bobigny et à Nathalie Mathieu, directrice de l’association Docteurs Bru, spécialisée dans l’accueil des enfants victimes d’inceste. Ces derniers prennent la succession de l’ancienne ministre Élisabeth Guigou, qui a renoncé le 13 janvier à présider la commission indépendante sur l’inceste après avoir été citée parmi les proches d’Olivier Duhamel.

Ouest-France

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