One Planet Summit : Paris va doper les investissements pour la biodiversité


Le monde investit six fois plus dans des activités néfastes pour l’environnement qu’il ne le fait pour le protéger. Les dirigeants de la planète ont rendez-vous ce lundi 11 janvier à Paris, au One Planet Summit, pour inverser la tendance.

La France organise ce lundi 11 janvier, un nouveau sommet mondial de la finance verte, le One Planet Summit, conjointement avec la Banque Mondiale et les Nations Unies. Ce rendez-vous lancé par Emmanuel Macron, réunit des chefs d’État et des acteurs de la société civile. En ce début d’année 2021, il se penche sur la biodiversité : elle en a assurément besoin…

En 2010 paraissait le Petit livre du financement pour la nature, en marge du sommet de l’Onu sur la diversité biologique, à Nagoya, au Japon. L’ouvrage, basé sur des études universitaires et des chiffres de la Banque mondiale ou de l’OCDE, a servi d’électrochoc : le monde dépensait entre cinq à six fois plus d’argent à détruire la nature qu’à la protéger !

Six fois plus de dépenses néfastes pour les espèces
Dix ans plus tard, le ratio a-t-il changé ? Non, les ordres de grandeur sont les mêmes , révèle le biologiste Julien Calas, du pôle recherche de l’Agence française de développement, qui a participé à la deuxième version, qui paraît ce lundi 11 janvier (disponible ici, en français). Julien Calas note une petite hausse de 52 milliards de dollars ​dédiée à la protection des écosystèmes, mais déplore toujours les mille milliards de dollars annuels ​investis dans la déforestation, la surpêche, l’urbanisation, les industries polluantes…

Il manquerait donc au moins 800 milliards par an pour stopper l’effroyable déclin de la biodiversité. Selon l’ONG WWF, les populations animales ont chuté de 68 % en moyenne entre 1970 et 2016. C’est pire dans certaines régions, comme l’Amérique latine et les Caraïbes, où la baisse atteint 94 %. Notre capital naturel, les services économiques de la nature, est en train de fondre , constate l’expert.

Les conséquences sont financières et sanitaires. Un seul exemple : ces trois dernières décennies, le monde a perdu au moins 1,3 million de km² de forêts, presque trois fois la France. Les chauves-souris, hôte préféré des virus, sortent du bois, détruit. Combien coûte une épidémie de coronavirus ultra-contagieux ? Soudain, on a une parfaite idée du service rendu par la conservation des forêts , analyse Julien Calas.

Le Covid-19 joue les accélérateurs d’une prise de conscience récente. Le secteur public – gros payeur doté de petits moyens – est enfin rejoint par le privé. Il est poussé par 82 % des consommateurs qui jugent que les entreprises ont l’obligation morale de respecter la nature, selon le baromètre 2020 de l’Union for Ethical Biotrade.
Réunir la force du public et du privé, c’est l’objectif du One Plan Summit, où selon des sources élyséennes, des sommes colossales doivent être annoncées par les chefs d’État, comme le Britannique Boris Johnson ou le Canadien Justin Trudeau, souvent par caméra interposée. Les dirigeants doivent notamment débloquer un meilleur financement de la Grande muraille verte, l’initiative africaine pour lutter contre la désertification du Sahel…

Création d’un Fonds pour la biodiversité

Ouest-France

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