Plaidoyer – Par Me Sidi Mohamed Maham



Aux amis de cette page, et ils sont nombreux à avoir fait acte de leur ahurissement d’avoir lu ici-même dans une publication antérieure, où j’exprimais mon effarement personnel devant l’ampleur du gâchis qui commence à faire surface dans la gestion de la chose publique, durant les deux mandats de la précédente décennie, des éclaircissements touchant à cette conduite s’imposent. D’abord, je ne leur apprends rien à leur dire que je ne suis pas un initié des manœuvres et des techniques de captation des deniers publics.

Ensuite, que l’accumulation des biens d’ici-bas n’est ni mon fort, ni mon passe-temps favori, et si tel était le cas, d’autres voies plus sûres, et moins éprouvantes que celle qui mène à l’arène politique s’étaient offertes à moi. Parfois un simple consentement de changer mon avis sur tel ou tel sujet m’aurait valu de gagner des transactions financières alléchantes dont les auteurs ne demandaient ni engagement oral ou écrit, et pour que l’argent change de main, ils seraient prêts à se contenter d’une promesse que rien n’oblige à honorer. Dans mon cas les auteurs de telles propositions existent bel et bien, et seront certainement parmi les premiers à prendre connaissance du contenu de ces lignes.

J’ajouterai que je ne suis pas seul dans cette situation, beaucoup de ceux qui ont servi ce système ne soupçonnaient qu’on puisse compter dans nos rangs des individus dont le seul objectif est d’amasser pour eux, et par les soins de leurs proches, des fortunes colossales. Eux et moi espérons au fond de nous-mêmes pouvoir nous réveiller, et nous dire que nous avons fait un mauvais rêve.

Vous vous demandez comment je me suis laissé mener en bateau tout ce temps. Là aussi je ne suis pas un cas isolé, beaucoup de fidèles, enfants de ce pays qui ont travaillé sur ce projet avec abnégation sont aujourd’hui dans le même bateau que moi, bernés comme le furent les organes de surveillance financière, tel que la cour des comptes, l’inspection générale du contrôle d’Etat, etc. Ou comme la Justice, le parlement, une partie non négligeable de la bonne centaine de ministres qui ont pris part aux différents gouvernements de la décennie, ou bien comme ses messieurs de la presse officielle et indépendante, et j’en passe.

A ma connaissance cela n’a jamais pu dépasser le stade de rumeurs que l’opposition faisait de temps en temps courir gratuitement, et sans preuve. Aujourd’hui, puisque le sujet est plus que jamais d’actualité, et nous nous retrouvions momentanément titulaire d’aucun poste, et donc à découvert, et sans autorité, ou influence aucune, nous offrons sur un plateau en or, à nos adversaires l’occasion de nous éclabousser en nous accablant de preuves que nous avions trempé dans des affaires louches , ou participé aux magouillages douteux, et trafic d’influence dont certains font encore leur fond de commerce.

Je défie quiconque de produire la preuve que j’ai en ma possession un bien mal acquis, obtenu lors de ma présence à la tête de postes de responsabilité, ou ailleurs. Parce que nous nous inscrivions en faux contre les détournements et leurs auteurs, nous constituions une défense, d’abord pour nous même, mais aussi pour tous ceux qui ont travaillé à la mise sur pied de ce projet, et qui desservis par leur honnêteté, et leur rectitude se sont retrouvés sans bien savoir pourquoi, sur la touche en train de payer les pots cassés par d’autres.
Qu’ALLAH agrée votre jeûne.
Traduit par Deddah Ould Abd-Daim.

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