Question de l’impunité : Nul n’est à l’abri

Dans la perspective des problèmes de gouvernance et notamment de la question de l’impunité, nous avons réalisé un pas de géant. Traduire en justice un ancien chef d’Etat, deux premiers ministres et quelques ministres, c’est du jamais vu. C’est une révolution dans les mœurs de la gouvernance en Mauritanie et c’est un message extrêmement fort, à tous ceux qui gèrent des budgets publics. Ils risquent d’avoir, en effet, à en rendre compte. Nul n’est à l’abri.

Maintenant, on est en droit de demander plus, surtout que l’opinion publique a l’impression, à tort ou à raison, que les demandes du parquet qui dispose du pouvoir exclusif d’accusation, ont été injustement sélectives, voire instrumentalisées politiquement. D’autant plus que les juges ont une compétence liée, en fonction de ce que le parquet leur a demandé. Pour éviter que des responsables sur lesquels pèsent de lourds soupçons de corruption, selon le rapport de la commission d’enquête parlementaire, puissent échapper à la justice, la solution est toute trouvée.

Les organisations de la société civile doivent se constituer partie civile, au nom des contribuables dont les ressources ont été dilapidées, contre les responsables de pratiques de corruption qui sont actuellement poursuivis en justice, y compris les dirigeants dont les noms ont été mis de côté, à l’instigation du parquet. Les citoyens ordinaires ne sont pas liés en effet par la décision du parquet et sont habilités à porter plainte. Le parlement doit également utiliser son pouvoir de contrôle, pour demander des comptes au gouvernement.

Mohamed El Mounir

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