Règlement de compte ou règlement des avoirs criminels ?

Les avocats de l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz ont dénoncé jeudi ce qu’ils perçoivent comme violations des droits constitutionnels de leur client  inculpé de corruption et placé sous contrôle judiciaire avec des hauts responsables.

Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a dirigé la Mauritanie entre 2008 et 2019, est placé sous contrôle judiciaire de même qu’une douzaine de ses anciens collaborateurs, dont deux anciens Premiers ministres. Leurs passeports ont été confisqués et ils doivent pointer trois fois par semaine dans le commissariat de police le plus proche de leurs résidences respectives.

Des accusations sans preuves selon le doyen des avocats, maitre Ichidou, rapporte RFI.  

 « Pour nous ceci est clair. Notre client fait l’objet d’un règlement de comptes de politique. Ses ennuis ont commencé depuis qu’il a tenté de s’attribuer la direction du parti au pouvoir. On fait tout pour le neutraliser politiquement. », a-t-il affirmé.

Mais, si je n’ai pas la mémoire trop courte, les nouveaux maitres de Nouakchott ont adopté un projet de décret ouvrant le ballet aux conclaves gouvernementaux réformateurs pour 2020.

Ce projet modifie et complète certaines dispositions du décret n°2017-127 du 2 novembre 2017 portant création, organisation et fonctionnement d’un établissement public à caractère administratif dénommé « Office de Gestion des Biens Gelés, Saisis et Confisqués et du Recouvrement des Avoirs Criminels ».

Il assure, pour rappel, la mise en conformité du cadre juridique de l’Office avec les dispositions de la loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme et de son décret d’application ainsi qu’avec les mécanismes liés à la coopération internationale en matière du gel, de saisie, de confiscation et de répartition des fonds collectés.

Pour bon nombre d’observateurs bien avertis, il est bien clair que ce projet fait allusion à la gestion chaotique de l’ex président Ould Abdel Aziz de la chose publique. Ces mêmes observateurs sont allés plus loin pour affirmer que l’ex dictateur compterait sur quelques dirigeants du monde  pour faire des pressions sur la Mauritanie, sa justice en vue « de le sortir des sales draps ».  Les milliards de dollars qu’il a détournés serviraient de pourboire pour ces géants alors que les choses s’obscurcissent pour le pouvoir mauritanien face aux pressions internationales et à son peuple insatisfait !

Règlement de compte ou règlement des avoirs criminels ? Dans tous les cas,  les accusés dans ce dossier de corruption sont innocents jusqu’à ce que la justice les condamne. C’est leur plein droit et nous nous réservons d’exiger à tout moment des punitions pour ceux qui sont impliqués dans le pillage des biens du pays.

Les jours se succèdent et ils nous édifieront davantage sur ce dossier qui occupe le devant de l’actualité.

Ahmed Ould Bettar

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