Remaniement ministériel : Le Président de République déterminé à relancer la machine gouvernementale

Remaniement ministériel : Le Président de République déterminé à relancer la machine gouvernementale

A la différence des autres analystes politiques mauritaniens, j’ai une autre lecture du dernier remaniement ministériel ayant conduit à la formation du Gouvernement Bis de l’honorable Premier ministre, Mohamed Ould Bilal.

Contrairement aux pessimistes, je réitère dans ce comeback au chambardement partiel intervenu à la fin du mois de mai dernier, ma confiance totale du Président Ould Ghazouani, auquel la familiarité me conduit à dire qu’il finira avant la fin de son mandat

par trouver l’attelage gouvernemental idéal pour mener le pays à bond port et ressusciter les espoirs qui étaient portés sur lui à son accession au pouvoir.

Faut-il rappeler avant d’aller plus loin, que je connais Ould Ghazoauni depuis plus de 30 ans.

Homme d’Etat qu’il est, les qualités ne lui font guère défaut : compétence, bonne moralité, discrétion, clairvoyance, altruiste et surtout profondément soucieux du bien-être des populations.

 Le Président Ghazouani c’est quelqu’un qui porte une vision profonde et qui donne du sens à ses engagements, comme en atteste sa détermination à les concrétiser sur le terrain de la réalité, en premier le social, avec Taazour qui intervient partout à travers le pays pour soulager et venir en aide à coups de milliards d’ouguiyas et de centaines de milliers d’assurance maladies aux démunis et nécessiteux.

 Discret, il est d’une grande honnêteté et  fait habituellement confiance à son entourage. Et c’est bien de là que vient le fond du problème, compte tenu de notre administration gangrenée par la corruption à tous les niveaux.

En effet, comment les directeurs des établissements publics qui touchent certes des salaires leur permettant de vivre et de travailler dans d’excellentes conditions, peuvent rouler dans des voitures luxueuses, habiter des villas somptueuses et faire des dépenses considérables qui dépassent de très loin les budgets de leurs départements.

Ceci s’explique par la corruption érigée en système et multiforme et à laquelle les inspecteurs sont empêtrés, dés lors où ils couvrent les excès en contrepartie de pots-de-vin.

Les exemples font légion et ne peuvent pas être cités nommément en raison de leur caractère généralisé à tous les ministères et les sociétés publiques.

Ould Ghazouani qui n’a pas le choix a sûrement cherché les bons hommes et s’est constamment trouvé devant des fonctionnaires qui présentent sans exception des antécédents de corruption et de malversations.

 Cet état des faits explique à bien des égards pourquoi à chaque remaniement ministériel, la machine continue de gripper, puisque les prévaricateurs et les corrompus sont omniprésents empêchant le Chef de l’Etat de sortir de  cette crise multiple où les mauritaniens subissent depuis des décennies les rouages d’une administration injuste et corrompue.

Ce sont donc ces contraintes qui conduisent à trouver régulièrement dans les nouveaux gouvernements un cocktail d’anciens ministres recyclés et des nouveaux visages, conséquence logique  d’un système où le tribalisme et le régionalisme favorisent l’impunité.

Ce qui revient à dire qu’au sein de l’actuel pouvoir, certains ministres ne manqueront pas d’être éclaboussés dans les prochains jours par des scandales à l’instar de ce qui se passe dans de nombreux pays.

Face à cette situation, le Président Ould Ghazouani est appelé à se ressaisir et à comprendre qu’il n’a plus le droit à l’erreur dans un mandat présidentiel qui file sans grandes réalisations.

D’où l’impérieuse nécessité pour lui de faire preuve de lucidité et de patience pour opérer à l’avenir les choix judicieux loin des prismes régionaux, tribaux, communautaires et autres.

Certes le navire aura des problèmes pour avancer mais c’est certain aussi que c’est seulement à ce prix qu’il arrivera à bon port.

A bon entendeur Salut !

Ahmed Ould Bettar

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