Rencontre entre l’ancien ambassadeur de Mauritanie à Washington

À l’initiative de « Voix Africaines », Cercle de rencontres animé par Patrice et Joëlle Bennefous et Michelle de Charette et parrainée par Hervé de Charette, ancien ministre français des Affaires étrangères, Ibrahima Dia, ancien ambassadeur de Mauritanie à Washington, a eu, mercredi 29 janvier, à l’hôtel particulier des Bonnefous dans le 16eme arrondissement de Paris, une entrevue avec M. de Charette et les membres du Cercle, a appris Cridem.


Les offensives des groupes dans la zone des frontières Mali-Burkina Faso-Niger, la montée en puissance laborieuse de la Force conjointe G5 Sahel ainsi que les expressions musclées des opinions publiques dans certains pays du Sahel sur la présence de la France en Afrique de l’Ouest, ont été abordé

M. Dia a mis en relief les stratégies et moyens mis en œuvre par les autorités mauritaniennes ayant permis des résultats tangibles dans la lutte contre le terrorisme.

« Notre pays a imaginé un plan robuste et cohérent, qui articule déconstruction du discours de l’idéologie djihadiste, restructuration, formation et équipement des forces de défense et de sécurité et renseignement humain », a-t-il expliqué.

« La mutualisation des moyens au travers de la Force conjointe G5 Sahel conforte notre schéma national », a ajouté le diplomate mauritanien.

M. Dia a dit comprendre les frustrations des populations du Mali et du Burkina Faso qui fustigent le déploiement massif de forces étrangères « inutiles » dans la région.

Se fondant sur sa longue expérience dans le maintien de la paix -dont deux années en tant que membre de la direction de la Mission des Nations unies au Mali-, M. Dia a relevé « l’inadaptation flagrante du mandat de la Minusma au contexte du Mali. Les casques bleus qui coutent un milliard de dollars par an sont confinés dans une posture statique face a des djihadistes surarmés et déterminés ».

À moins d’un changement radical de sa raison d’être, la présence de la Minusma contribuera à exacerber le sentiment d’hostilité à l’égard de cette force, a averti M. Dia. Sur la Force conjointe, il se félicite des décisions du conclave de Pau. « Une coordination étroite des opérations combinée à un mécanisme efficient d’échange de renseignement et l’équipement des bataillons de la Force conjointe seraient de nature à inverser la tendance », a estimé M. Dia.

« Le combat contre les djihadistes au Sahel sera long et aura un coût exorbitant; une coalition internationale combat sans succès majeur les Talibans depuis deux décennies, aujourd’hui, les américains négocient avec les insurgés afghans au Qatar; explorons cette voie, elle pourrait baliser le terrain de dialogue », a-t-il conclu.

Cette discussion devrait être suivie d’une conférence « regards croisés sur le Sahel » fin février à Paris.

Par la rédaction de Cridem

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