Sahara Occidental : Le devoir de légalité et de paix

Le retour de la question sahraouie à son cadre naturel est une victoire sur tous les fronts. Elle consacre la primauté de la légalité internationale reconnue par la communauté acquise au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et à la légitimité de son combat mené par son représentant unique, le Front Polisario.

Dans une conjoncture lourde de conséquences sur la paix et la stabilité de la région et bien au-delà, cette victoire du camp de la paix fragilise davantage les tenants de l’unilatéralisme, du bellicisme et du marchandage des droits humains fondamentaux.

Il est acquis et prouvé que l’Etat narcotique, au bord de l’effondrement provoqué par la menace de banqueroute induite par le tarissement des recettes touristiques et une agriculture à la peine, veut imposer la «route commerciale», passant par la Mauritanie, la zone sahélienne et la Libye, pour l’exportation au Moyen-Orient et en Europe du haschich dont il est le premier producteur mondial.

Le coup de force d’El Guerguerat s’inscrit dans cette logique menée par un pays expansionniste acculé au financement des lobbies américains, dénoncés par le président de la commission de défense du Sénat, James Inhofe, et à l’achat des consciences de certains pays africains pour imposer le fait accompli. A propos justement de l’ouverture des représentations diplomatiques dans un territoire non autonome, négociée en contrepartie de la réalisation des infrastructures et d’une aide financière, le commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Mokhtar Chergui, a estimé que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutterres, aurait dû saisir le conseiller juridique pour émettre un avis.

Face à son devoir de légalité et de paix, l’ONU est chaque jour interpellée pour mettre fin à la dérive d’El Guerguerat et du troc honteux. Dans une déclaration conjointe, faite à la veille de la tenue de la réunion à huis clos du Conseil de sécurité sur la question sahraouie, les parlementaires allemands ont dénoncé «la violation légitime» du président Trump en fin de mandat. Ils ont estimé qu’une telle «annonce inacceptable (la normalisation israélo-marocaine contre la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental) doit être traitée par le gouvernement allemand au sein de l’Union européenne et du Conseil de sécurité comme une violation du droit international».

A la demande de l’Allemagne, la réunion du Conseil de sécurité s’interprète donc comme la mise à l’épreuve de l’ONU dont la position reste inchangée. L’urgence d’un retour à la légalité internationale et la nomination d’un nouvel envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU sont assurément le passage obligé pour la normalisation d’une situation explosive.

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