Une militante du Hirak condamnée à 18 mois de prison ferme

Une militante du Hirak, mouvement populaire de contestation qui a chassé début 2019 le président Abdelaziz Bouteflika du pouvoir, a été condamnée, lundi, à 18 mois de prison ferme par le tribunal de Mostaganem (nord-ouest), a annoncé le Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD).

Emprisonnée et en grève de la faim depuis le 3 janvier, Dalila Touat, connue en tant que porte-parole des chômeurs de Mostaganem, « a été condamnée à 18 mois de prison ferme assorti d’une amende », a précisé le Comité sur sa page Facebook.

Le 11 janvier dernier, le parquet avait requis deux ans de prison ferme assorti d’une amende de 300.000 dinars (1.800 euros) à l’encontre de Mme Touat pour « outrage à corps constitué, diffamations et publications portant atteinte à l’ordre public ».

Mme Touat avait été condamnée le 30 novembre, dans une seconde affaire, par ce même tribunal à deux ans de prison ferme, mais le mandat de dépôt n’avait pas été prononcé.

Elle était poursuivie pour avoir incité au boycott du vote lors du référendum sur la réforme constitutionnelle, organisé le 1er novembre dernier, et pour « outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions », selon le CNLD.

Selon un dernier décompte du Comité National pour la Libération des Détenus, une centaine d’Algériens croupissent dans les prisons pour leurs opinions.

Ces Algériens sont détenus pour des motifs liés généralement à des publications sur les réseaux sociaux ou en relation avec les manifestations, a précisé le Comité.

D’après la même source, certains d’entre ces détenus, répartis sur 32 wilayas, sont sans procès depuis plusieurs mois.

Dernièrement, le Pacte pour l’Alternative Démocratique (PAD), un rassemblement de différents partis politiques, associations et membres de la société civile en Algérie, avait dénoncé « une répression féroce » des droits de l’Homme dans le pays.

Il s’agit d’ »une répression féroce qui n’épargne désormais aucune catégorie de la société : avocats, journalistes, partis politiques, chômeurs et femmes », ont déploré ce collectif, constitué dans la foulée du mouvement populaire et regroupant notamment le Parti du Travail, le Parti socialiste des travailleurs, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, l’Union pour le Changement et le Progrès, le Mouvement Démocratique et Social et le Front des Forces Socialistes, ainsi que la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme.

menara

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