Une nouvelle fois, des problèmes fonciers dans la zone du fleuve

Déclaration

FONADH – Depuis quelques jours, une situation critique est créée à Feralla dans le département de Mbagne, par la volonté des pouvoirs publics à vouloir imposer aux populations autochtones un aménagement hydro-agricole, sans aucune concertation avec les populations concernées.

Il s’agit d’une plaine alluviale exploitée depuis des lustres par des populations Hebiyaaɓe des villages de Feralla, Mbahé, Dawalel et Bagodine. Déjà, ces populations n’ont pas fini d’avaler la pilule amère d’un aménagement sur une partie de cette plaine, à leur insu, au profit de populations rapatriées du Sénégal en 1989 (Moussafirines) et qui l’ont abandonné depuis plusieurs années.

Or, cette année, grâce à une crue jugée satisfaisante du fleuve, la plaine a été bien exploitée par les populations Hebiyaaɓe des villages concernés. Les épis de mil sont encore visibles sur le terrain.

Les membres de l’encadrement administratif (Hakem, Directeur régional, etc.), avec les mêmes réflexes, ont brandit la menace, sans même avoir une seule fois essayé d’étudier le problème avec les populations.

On ne peut pas faire le bonheur des gens contre leur gré !

Face à une situation qui a fait l’objet de plusieurs avertissements de notre part, les membres et responsables des organisations membres du FONADH :

  • attirent à nouveau l’attention des autorités nationales sur la gravité du problème et, surtout, sur les risques réels de conflits si ces problèmes fonciers du rural ne sont pas résolus de façon concertée ;
  • fustigent avec la dernière énergie le comportement répressif des autorités locales ;
  • exigent du gouvernement l’ouverture sans délai de négociations avec les populations ;
  • invitent tous les citoyens épris de paix et de justice, à joindre leurs voix à celles des populations concernées et à la nôtre, pour trouver une solution concertée, viable et durable.

Fait à Nouakchott, le 01 février 2021

Les signataires :

Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH),

Collectif des Anciens Fonctionnaires de la Police Victimes des Evénements de 1989

Collectif des Rescapés, Amnistiés, Détenus Politiques Civils Torturés(CRADPOCIT)

Collectif des Veuves,

Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains en Mauritanie(CSVVDHM),

Groupes d’Etudes et de Recherches sur le Démocratie et le Développement Economique et Social (GERRDES),

Ligue Africaine des Droits de l’Homme (Section Mauritanie),

Regroupement des Victimes des Evénements de 1989- 1991 (REVE),

SOS – Esclaves,

Association des Femmes Chefs de familles (AFCF),

Association de la Femme Citoyenne Engagée (AFCE)

Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture SOONINKE (AMPLCS),

Association pour la Renaissance du Pulaar en RIM (ARPRIM),

Association pour le Renforcement de la Démocratie et de l’Education Citoyenne (ARDEC),

Association pour le Développement Intègre de L’Enfant (APDE),

Association pour la Promotion de la Langue Wolof en RIM (APROLAWORIM),

Association d’Appui au Développement à la Base (SALNDOU).

Ligue Mauritanienne des Droits de l’homme (LMDH),

Union Nationale des Rapatriés Mauritaniens du Sénégal (UNRMS)

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