À Pau, le sommet de tous les espoirs ou de tous les dangers au Sahel  ?

COURRIER INTERNATIONAL – PARIS
Publié le 13/01/2020 – 05:51

Vu d’Afrique.À Pau, le sommet de tous les espoirs ou de tous les dangers pour le Sahel  ?
Un mois et demi après la mort de 13 soldats français au Mali, Emmanuel Macron retrouve les présidents du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad et de la Mauritanie ce lundi 13 janvier à Pau, pour deux jours, alors que le sentiment anti-français se renforce au Sahel.

Exceptionnellement, Pau va devenir pour deux jours la capitale du Sahel. À plusieurs milliers de kilomètres du désert africain où la guerre contre les groupes terroristes s’accentue et s’enlise, Emmanuel Macron reçoit ce lundi 13 janvier les présidents des pays du G5 Sahel : le Malien Ibrahim Boubacar Keïta, le burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, le Tchadien Idriss Deby, le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et le Nigérien Mahammadou Issoufou.

“Cette rencontre a été imposée par le contexte difficile du moment, la recrudescence des attaques avec son cortège de tueries en masse, la mort de 13 soldats français à Tambakort au Mali et surtout le sentiment anti-forces françaises dans les pays du Sahel”, écrit le journal malien Info Sept, les dirigeants africains et leur population ont perçu cette invitation comme une convocation aux relents de françafrique. D’abord fixée au 16 décembre, elle a d’ailleurs été reportée de près d’un mois, officiellement à cause de l’attaque d’Inates, qui a fait 71 morts au Niger. “Et si on allait à Inates plutôt qu’à Pau”, titrait alors le site d’information burkinabè Wakat Sera. Jeudi 9 janvier, le pays a subi une attaque plus lourde, avec le pire bilan depuis 2015 : 89 soldats ont été tués à Chinagodar.

“Sidéré par ‘cette ingratitude’ des peuples sahéliens à l’égard des forces françaises qui paient un très lourd tribut, Emmanuel Macron a invité ses homologues pour qu’ils clarifient leurs positions quant au maintien des forces françaises dans la zone, analyse Info Sept. Ce chantage du président français n’aura pas prospéré, car les populations des pays du G5 ne décolèrent toujours pas. Elles exigeraient même de leurs présidents de demander au président français de clarifier lui-même sa position.”

Une incompréhension semble s’être installée entre l’ancienne puissance coloniale et les pays du Sahel. Alors que la situation dans la région ne cesse de se détériorer, ces deux jours de sommet seront “soit ceux de tous les espoirs et

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Anna Sylvestre-Treiner
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