Vu des États-Unis.Le meurtre de George Floyd ranime le débat sur la question raciale en France

La mort de George Floyd a ravivé la mobilisation contre le racisme et les violences policières en France et rouvert un débat fondamental dans la société, observe le New York Times. La jeune génération, musulmane, noire, issue de l’immigration, réclame la refonte d’un système dont elle dénonce l’inégalité.

Luc Péchangou, 20 ans, n’avait jamais participé à une manifestation auparavant, même pas quand son quartier, situé à la périphérie immédiate de Paris, a explosé de colère après l’arrestation violente d’un jeune homme noir en 2017.

C’est la mort de George Floyd à Minneapolis qui l’a conduit à se joindre à un rassemblement antiraciste et à voir les choses plus clairement en France, son pays.

Ça a été le choc qu’il me fallait pour me réveiller enfin. Le privilège blanc existe vraiment. Les Blancs, eux, ont accès à l’emploi. Ils ne se font pas contrôler par la police. Ils n’ont pas à se soucier des vêtements qu’ils portent ni d’avoir leur carte d’identité sur eux.”

Le meurtre de George Floyd a déclenché une réflexion douloureuse sur la question raciale bien au-delà des États-Unis. Elle a provoqué une prise de conscience inattendue en France, un pays qui a longtemps cherché à atteindre la justice sociale en se fondant sur des idéaux universels, comme l’égalité et la laïcité, au motif que se concentrer sur la diversité, l’ethnie ou la race saperait son unité et son tissu social.

Nombre de jeunes Français noirs et musulmans – qui appartiennent souvent à la troisième génération d’immigrés – réclament un nouveau modèle qui prenne en compte les différences et la discrimination raciales. Ils s’inspirent des mouvements américains décidés à lutter contre le racisme qui s’est répandu dans les structures de l’État pour remettre en cause l’idéal fondateur de la France moderne.

Jadis, tout ce qui était perçu comme un défi aux principes français – par exemple le port du foulard islamique, que certains considèrent comme une menace pour la laïcité – était rejeté. Et la classe politique, de gauche comme de droite, demeure farouchement opposée à ce qu’elle considère comme une menace, d’inspiration américaine, pour sa conception du monde.

Beaucoup reconnaissent cependant que le pays n’a pas réussi à

[…]Norimitsu Onishi

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Courrier international 

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